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Style de vie nautique

Il y a tant à aimer, et à apprendre, au sujet du nautisme. C’est pourquoi nous avons créé cette médiathèque d'articles, de vidéos et de billets de blogue pour vous aider dans le cadre de vos aventures.

Entrer dans une cale ... à reculons

Manipuler avec précaution

Dusty Miller
magazine Power Boating Canada

Entrer dans une cale... à reculons

Vos mains sont moites, vous avez la bouche sèche et des papillons virevoltent dans votre estomac : aucun doute, vous vous apprêtez à entrer votre bateau dans une cale, à reculons ! Le stress que vous vivrez lors de vos premières tentatives sera largement compensé par les avantages de cette manœuvre.

Pensez-y : le fait de faire entrer d’abord la poupe dans la cale facilite l’embarquement, sans égard à votre situation particulière de mise à quai. Aussi, les raccordements pour l’électricité et l’eau étant au tableau arrière ou près de celui-ci, vous n’aurez plus à faire passer les câbles par-dessus les traverses ou tout au long du pont pour les mener au poste d’alimentation à bord. Entrer dans une cale à reculons a aussi son petit côté social : vous ne manquerez pas de profiter de l’esprit de camaraderie des autres plaisanciers. Mais comme toute chose comportant des avantages, cette manœuvre a aussi un désavantage inévitable. Faire entrer votre embarcation à reculons dans sa cale, de façon efficace et aisée, n’est pas chose facile. Jusqu’à ce que vous ayez bien saisi le « truc », la tâche pourrait vous sembler difficile. Allons-y une étape à la fois.

Tout d’abord, vérifiez le vent. Même une brise légère peut vous faire perdre le cap. Regardez l’eau autour de votre bateau pour voir la direction, la force et les rafales du vent. Anticipez l’effet du vent sur le mouvement de votre bateau. Parfois, le fait d’observer les arbres et drapeaux dans les environs peut porter à confusion : le vent pourrait tourner autour de votre embarcation dans une tout autre direction.

Avant de commencer à reculer, assurez-vous que les défenses sont bien en place des deux côtés. Bien que vous n’amarriez peut-être qu’à tribord ou à bâbord, une rafale venteuse inattendue pourrait quand même vous faire perdre le cap et vous faire amarrer de l’autre côté ou tout contre un autre bateau. Les défenses supportent d’importants impacts et vous permettent d’éviter les dommages.

Après vous être placé en aval en fonction du vent (c’est-à-dire que si le vent vient de l’est, approchez le côté ouest de la cale dans laquelle vous reculez), vous devez établir votre angle. Approchez la cale à environ 60 degrés. Pensez à la cale comme à l’aiguille d’une horloge à midi. Faites votre approche à partir de la position de 20 minutes ou de 40 minutes.

Ensuite, visez. Pour entrer à reculons, orientez le centre du panneau arrière avec le coin de la cale. Ensuite, allez-y, aussi droit que possible. Restez sur la même voie sans varier, en continuant d’orienter le centre du panneau arrière vers la cale. Si le bateau commence à dévier d’un côté ou de l’autre, ne craignez pas de modifier sa direction, mais faites-le délicatement. Prenez tout votre temps et apportez de petites modifications au besoin. C’est un peu comme conduire votre voiture sur l’autoroute : vous devez constamment faire légèrement tourner le volant d’un côté ou de l’autre pour corriger votre direction. En bateau, c’est la même chose. Ces petites corrections vous aideront à reculer bien droit.

Dans un bateau à deux moteurs et à entraînement direct, corrigez les mouvements avec l’embrayeur. Réglez l’embrayeur gauche pour déplacer la poupe à droite ou réglez l’embrayeur droit pour déplacer la poupe à gauche. Si vous avez un semi-hors-bord, utilisez simplement le volant. Même avec un semi-hors-bord à deux moteurs, je n’utilise qu’un seul moteur à la fois – le moteur gauche pour aller vers la droite ou le moteur droit pour aller vers la gauche – tout en faisant de petits mouvements avec le volant. Si vous manoeuvrez dans un espace étroit près d’un quai, ne tournez le volant que lorsque les moteurs sont au point neutre. Si vous faites tourner le volant pendant que l’hélice tourne, vous donnerez au bateau un élan trop important.

J’utilise une technique que j’appelle « marche arrêt ». N’embrayez le moteur que pendant une seconde, question de faire tourner l’hélice à quelques reprises, et passez immédiatement au point mort (le « neutre »). Ceci sera bien suffisant pour modifier votre direction. Si le moteur demeure embrayé plus longtemps, vous entreprendrez un grand mouvement qui vous fera perdre votre cap. La vitesse n’a pas d’importance. Le principe « marche arrêt » vous permet de régler facilement la direction de l’embarcation, un tout petit peu à la fois, sans accélérer et en gardant la maîtrise du bateau.

Lorsque le tableau arrière – ou la plate-forme de plongeon – est à environ 10 pieds du coin de la cale, commencez à tourner doucement. Pour un bateau à deux moteurs et à entraînement direct, embrayez le moteur le plus rapproché de la cale. Autrement dit, si vous amarrez du côté gauche du bateau, utilisez l’embrayeur gauche. Pour un semi-hors-bord à deux moteurs, embrayez aussi le moteur le plus rapproché de la cale, mais, tout d’abord, tournez le volant à l’écart de la cale. Ainsi, vous déplacerez la poupe vers la cale, mais à l’écart du quai, et le bateau commencera à se déplacer vers le quai. Vous verrez changer la direction. Attendez. Si le bateau ne tourne pas suffisamment, refaites la manœuvre, avec le principe « marche arrêt ». En fait, vous ne faites que changer l’angle pour amarrer de façon parallèle au quai. L’élan continuera de diriger le bateau vers sa destination. Le bateau devrait alors continuer de lui-même, comme la poupe va en s’éloignant du quai et l’étrave s’en rapproche, en amont du vent.

Si, à tout moment, vous constatez que votre embarcation se dirige dans une direction autre que celle que vous désirez, arrêtez. Éloignez-vous de la cale, retournez en aval du vent et recommencez. Mais si vous avez bien fait la manœuvre, vous pourrez arrêter le mouvement arrière du bateau en suivant le principe « marche arrêt ». Si la poupe est plus proche du quai que l’étrave, utilisez l’embrayeur du moteur le plus rapproché du quai. Pour un semi-hors-bord, tournez légèrement à l’écart du quai avant d’embrayer le moteur. Ici encore, attendez pour voir la réaction du bateau. Si l’étrave est plus éloignée du quai que la poupe, utilisez l’embrayeur opposé. Pour les semis hors-bord, tournez légèrement vers le quai et suivez le principe « marche arrêt » pour avancer. Une fois que vous avez parfaitement amarré et que le bateau est bien parallèle, faites la « marche arrêt » avec le moteur gauche et faites la même chose avec le moteur droit pour bien équilibrer le mouvement. Une fois que le bateau est bien en place, vous et votre équipage pourrez facilement monter sur le quai (sans avoir à sauter) pour attacher le câble.